Isabelle II, Reine d’Espagne by Schmidt Marie-France & Schmidt Marie-France

Isabelle II, Reine d’Espagne by Schmidt Marie-France & Schmidt Marie-France

Auteur:Schmidt Marie-France & Schmidt Marie-France
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Flammarion


XIII

Isabelle II dans la tourmente.

Triomphe de la révolution. L’exil à Pau puis à Paris.

Le problème de l’abdication.

La reine entre le débat politique et la vie parisienne.

(1868-1869)

Tandis que la reine poursuit son séjour à La Granja en ce mois de juillet où s’amoncellent les périls, le capitaine général de Madrid s’efforce de calmer les esprits. Il organise une grande parade militaire tout le long de l’avenue du Prado et lance aux troupes qu’il passe en revue cet avertissement : « plus de pronunciamientos ». Voilà qui en dit long sur la crainte des partisans d’Isabelle II.

Marfori, qui désire préserver les vacances de la reine en même temps que les siennes propres, attend le mois d’août pour lui faire d’autres révélations. Le 9, Isabelle II quitte sa résidence d’été pour Saint-Sébastien, d’où elle gagne le port de Pasajes. Elle s’embarque à bord du vapeur qui porte son nom, escorté par deux navires de guerre, en direction de la petite ville balnéaire de Lequeitio, où elle doit prendre les eaux, comme presque chaque année.

C’est le moment que choisit son favori pour lui apprendre le coup manqué des généraux et leur exil. Isabelle II se montre particulièrement meurtrie par la trahison de Serrano, le « joli général » d’antan qui avait ses faveurs, et nourrit une rancœur tenace contre son beau-frère et sa sœur. Elle reçoit le coup de grâce lorsqu’elle est informée que sa mère adhère à la cause des Montpensier ; elle évoque avec tristesse la préférence que Marie-Christine a toujours témoignée à sa sœur.

Elle est même persuadée que la reine-mère a arrangé son union avec son cousin pour mieux la priver de son trône. La pauvre Isabelle est presque en proie au délire de la persécution ; elle a l’impression d’avoir tout perdu puisque ses premiers amants, Serrano et Olózaga, participent au complot. Marfori communique d’autres détails à la reine au fur et à mesure qu’il en est informé. Olózaga, déguisé et grimé, a gagné Saint-Jean-de-Luz pour convaincre les deux commandants de la frégate Zaragoza et du navire Colón de séquestrer la reine, tandis qu’il devancera Prim dans le déclenchement du coup d’État. Mais, le 22 août, la reine est accueillie par l’équipage de la frégate avec toutes les marques d’honneur et de respect. Un peu naïvement, Isabelle pense alors qu’aucun général n’osera s’en prendre au trône, si elle maintient des contacts avec les militaires.

L’entourage de la reine est partagé sur la nécessité pour elle de regagner Madrid. C’est l’opinion de son confesseur, le père Claret ; mais celle adverse du chef du gouvernement prévaut. Les conspirateurs profitent largement du séjour estival prolongé de la souveraine pour l’ultime organisation du putsch lui-même, remettant à plus tard la question du choix du régime. Dès le 8 septembre, la coordination entre le comité révolutionnaire de Madrid et ceux de province fonctionne avec la bénédiction des loges maçonniques d’Angleterre et de France. Napoléon III subit l’influence de Marie-Christine, installée à Paris, et ne fait pas un geste en faveur d’Isabelle II. Mais il s’oppose fermement à la candidature de Montpensier au trône.



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